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Coming Out

Tu t’es mis sur ton 31
La chemise blanche, les mocassins
Le pantalon en velours vert
Ça plaira surement à ta mère

T’as lu l’horoscope en venant
C’est le moment pour les verseaux
De vous confier à vos parents
Dommage que tu ne sois pas verseaux

Tu attendras la fin du repas
Pour leur parler un peu de toi

Coming out, comme ils disent en anglais
Coming out, quoi qu’ils disent en français
Ça sonne vraiment pas mal
Ça s’annonce pas trop mal

Ça leur a fait vraiment plaisir
De pouvoir manger avec toi
Abonnés aux vieux souvenirs
Ils se sentent un peu seuls parfois

Ton père collectionne les silences
Ta mère les caniches en faïence
Cette année pour le réveillon
Ils s’offrent deux tranches de saumon

Tu attendras qu’ils soient un peu moins morts
Pour leur parler de Victor

Coming out, comme ils disent en anglais
Coming out, quoi qu’ils disent en français
Ça sonne vraiment pas mal
Ça commence pas trop mal

Mais tes parents sont des gens biens
Pleins de douceur et de tact
Ta mère a su mine de rien
Ne faire qu’une demi-crise cardiaque

Ton père a vraiment pris sur lui
Pour se montrer cool et ouvert
A part l’incident de fusil
Tu peux vraiment en être fier

Tu attendras qu’ils soient un peu moins cons
Pour leur parler de l’adoption

Coming out, comme ils disent en anglais
Coming out, quoi qu’ils disent en français
Ça sonne vraiment pas mal
Ça aurait pu finir plus mal
Plus mâle…

Dans Mon Verre

40 ans chez les scouts
Pour en arriver là
Et finir sur Facebook
Si ma mère voyait ça

J’ai une cagoule en cuire
Des menottes, un harnais
Et tatoué sur le torse
« J’aime être dominé »

Je crois que quelqu’un
A mis quelque chose
Dans mon verre !
Je crois que quelqu’un
A mis quelque chose
Dans mon verre !

Tout semblait si normal
Dans cette boite de nuit
En communion totale
Moi et mes 12 whiskys

Et cette fille bancale
Qui voulait démonter
Qu’on peut marier amour
Cravache et chasteté

Je crois que quelqu’un
A mis quelque chose
Dans mon verre !
Je crois que quelqu’un
A mis quelque chose
Dans mon verre !

Comment expliquer
La laisse et le fouet
Les traces de punitions
Et l’adresse du donjon

Comment justifier
Cette fille attachée
Au pied du radiateur
Qui hurle depuis des heures

Je crois que quelqu’un
A mis quelque chose
Dans ton verre !
Je crois que quelqu’un
A mis quelque chose
Dans ton verre !

Noir(s)

Elle est pour toi cette chanson
Toi le keupon qui sans façon
Est venu pourchasser son spleen
Mais à grands coups de Doc Martens

T’as laissé ta meute au vestiaire
Pour une place près du fût de bière
Et un pogo à la mémoire
De tes années Béruriers Noirs

La crête un peu moins droite
Les idées bien à gauche
Tu gardes la droite tendu bien haut
Pour un dernier Pali-Kao

Salut à toi Che Guevara
Salut aux comités de soldats
Salut à tous les hommes libres
Salut à tous les apatrides
Salut à toi la Bertaga
Salut aussi à la Banda
Salut à toi punk anarchiste
Salut à toi skin communiste

Elle est pour toi cette chanson là
Toi le rebelle devenu papa
Toi qui ne rêvais que de collocs’
Et qui maintenant touches les allocs

T’as laissé ta veste à l’arrière
De ta familiale bleue de mer
Pour un p’tit slam en souvenir
De toutes tes années Noir Désir

Pour toi l’espoir s’est arrêté
À Vilnius un jour de juillet
Dix ans après salue pour moi
L’oppressé qui sommeille en toi

À se changer en roi
À hurler à la lune
À traquer la fortune
Tout ça pour traîner son poids
Au risque de s’y plaire
Au moment de s’y croire
Sonnez les courants d’air
Faites donner l’exutoire
Il faudrait qu’on s’élève
Au fond il a d’la classe
Ou alors qu’on prenne la sève
Comme elle vient
Encore et encore
Comme elle vient
Encore et encore

Elle est pour toi cette chansonnette
Toi l’anarchiste sans dieu ni maître
Qui a rangé son drapeau noir
Faute de vent, faute de grand soir

Pour tous ceux qu’on n’a pas cité
Ludwig, Wampas, Garçons Bouchers
Tous ceux qui n’oublieront jamais
Que le présent n’est plus ce qu’il était

On était jeune, on était beau
On sentait bon la Kanterbräu
Et si la jeunesse ne dure pas
Il nous reste toujours Patchanka

Tú me estás dando mala vida
Yo pronto me voy a escapar
Gitana mia por lo menos date cuenta
Gitana mia por favor
Tú no mejas ni respirar
Tú me estás dando
Mala vida
Mi corazón

Le Retour à la Terre

Minou fais tes valises et les miennes aussi
Nous quittons l’île Saint-Louis pour le paradis
J’ai trouvé la maison dont nous rêvions tant
Pour trois fois rien à crédit sur deux ans

C’est au coeur du Larzac au bord d’une rivière
Dans un joli lieu-dit appelé Le Désert
Un manoir du XVIème dans un parc de mille hectares
Y aura juste quelques travaux à prévoir

Pour l’arrivé d’eau le vieux puits fera l’affaire
Pour l’électricité vivent les panneaux solaires
S’il y a des nuages c’est toi qui pédales
S’il fait nuit plus d’une heure c’est toi qui pédales

Le premier spot wifi est à 25km
Le premier Monop’ est à 35km
Le premier iPhone est à 120km
La dernière poste a fermé

Elle est pas belle la vie
Pour le dernier des hippies ?
La main dans la main
Avec le dernier lapin
Elle est pas belle la vie
Pour le dernier des hippies ?
La main dans la main
Avec le dernier pingouin

Alors on est pas biens avec nos clapiers à lapins
Les toilettes à compost, l’eau de pluie pour le bain ?
Si nos amis nous voyaient ils n’en reviendraient pas
D’ailleurs si ils venaient ils ne reviendraient pas

Tout ce qui pousse ici est un vrai don de Dieu
Les ronces, les orties, les champignons vénéneux
On s’est même installé une petite distillerie
La gnôle de châtaigne ça vaut tous les smoothies

Le premier voisin est à 25km
Le premier village est à 35km
Le premier magasin bio est à 120km
La seule maternité a fermé

Elle est pas belle la vie
Pour le dernier des hippies ?
La main dans la main
Avec le dernier dauphin
Elle est pas belle la vie
Pour le dernier des hippies ?
La main dans la main
Avec le dernier oursin

Quand on s’ra vieux on aura tout le temps
De penser au monde qu’on laisse à nos enfants
Mais là on est trop jeunes et moi j’veux pas crever
Trop loin d’un Starbuck ou d’un resto japonais.
Minou fais tes valises et les miennes aussi
Nous quittons le Larzac pour le paradis
J’ai trouvé le loft dont tu rêvais tant
Aux pieds de Notre Dame à crédit sur cent ans

Le premier médecin était à 25km
Le premier défibrillateur à 35km
Le premier hôpital à 120km
Le dernier cimetière était complet

Elle est pas belle la vie,
Pour le dernier des hippies ?
La main dans la main
Avec le dernier parisien
Elle est pas belle la vie
Pour le dernier des hippies ?
La main dans la main
Avec le dernier terrien
Elle est pas belle la vie
Pour le dernier des hippies ?
La main dans la main
Avec le dernier tibétain
Elle est pas belle la vie
Pour le dernier des hippies ?
La main dans la main
Avec le dernier lémurien
La main dans la main
Avec le dernier pangolin
La main dans la main
Avec le dernier vaurien

Hasta XXL

Camarades ce matin
C′est aujourd’hui le grand soir
Les drapeaux rouges virgule
Les drapeaux noirs

Depuis le temps qu′on nous l’avait promise
Elle est là
La dictature du corps
Du prolétariat

Camarades la révolution ouvre ses portes dans moins d’une heure
De Deauville à Noirmoutier, de St-Barth à Honfleur
Avec elle la lutte des vêtements classes a tout à y gagner
Et ça tombe plutôt bien aujourd′hui c′est les soldes d’été

Comme le disait le grand Lénine, tout doit disparaître
-50% sur les pulls, les jeans et les chaussettes

Hasta Siempre ! Avec le t-shirt du Che
Hasta Siempre ! Avec la casquette du Che
Hasta Siempre ! Avec le poster du Che
Hasta Siempre !

Cet homme que tu vois là
Crever dans son sang
Au pied de l′escalator
L’avait bien mérité

Il avait voulu me spolier le modèle dont je rêvais tant
Le rouge avec les surpiqûres et le col en V

Ce petit bourgeois engoncé dans ses certitudes
N′était pas digne de porter les couleurs de la rebellitude.
J′aurais eu l’air de quoi sur les barricades à Méribel
A chanter l’Internationale en short avec des bretelles ?

Comme le disait Mao avant la grande démarque
-50% sur les tongs, les polos Eden Park

Hasta Siempre ! Avec le médiator du Che
Hasta Siempre ! Avec la pipe à shit du Che
Hasta Siempre ! Avec le caleçon rouge du Che
Hasta Siempre !

C′est pas parce qu′on a des lunettes qu’on n′est pas révolutionnaire
C’est pas parce qu′on a de l’acné qu′on n’est pas révolutionnaire
C’est pas parce qu′on a les cheveux gras qu′on n’est pas révolutionnaire
C′est pas parce qu’on est p′tit et gros qu’on n′est pas révolutionnaire

Hasta Siempre ! Avec le sac US du Che
Hasta Siempre ! Avec les charentaises du Che
Hasta Siempre ! Avec la bouillotte du Che
Hasta Siempre ! Avec les housse de couette du Che
Hasta Siempre ! Avec le tapis d’bain du Che
Hasta Siempre ! Avec les Moonboots du Che
Hasta Siempre ! Avec le gode ceinture du Che
Hasta Siempre ! Avec la capote du Che
Hasta Siempre !

1983

Aujourd’hui c’est la fin du monde on va tous crever
Sauf ceux qui ont pris leurs billets
Les riches, les hommes politiques, les animaux
Ceux qui font jolis dans les zoos
Comme les girafes, les lions, les éléphants
Mais pas les phacochères, ni les vieux allemands

Non non
Non non
Non non

Du coup ça change rien a ce qu’on disait
Au début du premier couplet
Mais comme on veut que tout soit joli
Quand le monde redeviendra un paradis
On s’est tous cotisé pour acheter un billet
Pour celui que c’est la fête quand il est là

Voilà
Voilà
Voilà

Pour celui que tellement qu’il est aimé
Tellement qu’on veut qu’il meurt pas
Ouais on est comme ça nous on veut bien crever
Mais sauvez Yannick Noah

Vas-y Yannick, comme en 1983
La France elle compte sur toi
Pour aimer les arbres comme le font les rastas
Des feuilles à la racine sans se brûler les doigts
Yannick on est tous avec toi

Dans cette arche il y aura quelques américains
En fait surtout des américains
Comme ça on est sûr que tout finira bien
Que le nouveau monde ne ressemble pas à l’ancien
Sans compter les femmes pour repeupler la Terre
Et faire la vaisselle quand elle sera repeuplée

La Terre
La Terre
La Terre

Et puis plein d’enfants pour toucher plein d’allocs
Sinon comment est ce qu’on pourrait faire sans allocs
Pour reconstruire le monde de demain
Sans s’équiper chez Leroy Merlin
Et puis y aura toi, toi le dernier des rastas
Pour montrer la voie dire que tout roulera
De marcher les pieds nus sans choper le tétanos
Toi tu le fais depuis Roland Garros

Vas-y Yannick, comme en 1983
La France elle compte sur toi
Pour aimer les arbres comme le font les rastas
Des feuilles à la racine sans se bruler les doigts
Yannick on est tous avec toi

T’es la personnalité préférée des français
Loin devant Zidane Dany Boon et Douillet
D’ailleurs ce n’est pas quand on y pense
Dany Boon qui pourrait sauver la France
Et puis je n’vois pas a quoi ça servirait
Le jour de la fin du monde un mec avec un K-way

K-way
K-way
K-way

C’est vrai qu’on aurait aussi pu se cotiser
Pour sauver Christophe Maé
Mais à 60€ la place de concert y’a que Yannick Noah
Qui méritait d’être là

Vas-y Yannick, comme en 1983
La France elle compte sur toi
Pour aimer les arbres comme le font les rastas
Des feuilles à la racine sans se bruler les doigts
Yannick on est tous avec toi

Vas-y Yannick, comme en 1983
La France elle compte sur toi
Pour fumer les arbres comme le font les rastas
Des feuilles à la racine sans se bruler les doigts
Yannick on est tous avec toi !

Miss France

À 20 ans tu l’as fait
Tu t’es présentée
Sans penser qu’tu pass’rais
Les qualifications
Et puis tu t’es r’trouvée
Avec Geneviève de Fontenay
À la fête du boudin
Dans tous les p’tits patelins
Un beau jour ton amoureux
A r’vendu les photos
De vos p’tits rodéos
À un mec d’Entrevue

Du coup tout l’monde t’a vue
Et pas que tes genoux
Et la dame au chapeau
Ça lui a pas plus
T’as brisé sa confiance

Miss France

À 50 ans tu l’as fait
Depuis l’temps qu’t’en rêvais
De t’enfiler des bières
Pour les pisser debout
Tu t’es fait opérer
Par un vrai chirurgien
Esthétique et honnête
Qui sortait de prison
Maint’nant tu joues au foot
Tu te laisses pousser l’bouc
Et tu dragues les gonzesses
Aux terrasses des bistrots

Tous les soirs chez Michou
Travestie en Geneviève
Clubs et CE de France
Viennent pour voir tes genoux
Show-biz et décadence

Miss trans

À 80 ans tu l’as fait
T’as quitté ton quartier
Pour un hospice pas cher
Avec vue sur l’cimetière
Tu t’es r’fait des copains
Qui sentent bon le sapin
Des copines aussi chiantes
Qu’elles sont incontinentes
T’as gardé les photos
De la dame au chapeau
Dans un coin de ta tête
Encore deux trois paillettes

Non tu n’regrettes rien
Même les humiliations
Seul Patrick Sébastien
Se souvient de ton nom
Tu vieillis en silence

Miss rance

Poupée Gonflée

La la la la la la la la la la la la la la la la

Tu te présentes tu t’appelles Cindy
Tu aimerais bien réussir ta vie
Tu t’es entrainé dur pour devenir une star
En jouant la mascotte des pom-poms girls de Montbéliard
Ton truc à toi c’était les arts plastiques
Passer sur le billard mourir jeune et vivre en kit
T’en as donné du fils à coudre à tordre au plus experts
Pour enfin devenir le cadavre exquis du nouveau millénaire
Et si t’as le cerveau d’un lémurien sous morphine
T‘es devenue plus bonne que la plus bonnes de tes copines.

La la la la la la la la la la la la la la la la

Avec le visage plus tendu qu’une soirée chez Poutine
La poitrine plus gonflée qu’une évasion de Mesrine
Les fesses de Gino, les seins d’Alicia Pitt
Une armoire en pièce se monte deux fois plus vite.

Poupée gonflée à la peau lissée
Ton plat préféré c’est le silicone carne
Poupée désir aux attraits tirés
Le pays de tes rêves c’est la Silicone Valley

La la la la la la la la la la la la la la la la

Tu cherchais l’amour et à faire du cinéma
T’as touché le jackpot en le croisant ce jour-là
Il s’appelle Jean-Claude et il est producteur
D’une centaine de films à mater amateurs
Il cherche une jeune première juste pour donner la réplique
A Jean-Pierre Backroom dans « Gang-Bang en Jamaïque »
Toi t’aurais plutôt préféré tourner dans un Besson
Un Luc ou un Eric avec des taxis et d’l’action
Mais malgré tes 95 bonnet M de tour de poitrine
Tu resteras plus conne que la plus conne de tes copines

La la la la la la la la la la la la la la la la

Avec le visage plus lifté qu’un coup droit de Nadal
Les lèvres plus gonflée qu’un discours néolibéral
Les seins de Pamela, les lèvres de Béart
Remonté Frankenstein est devenu l’enfance de l’art

Poupée gonflée à la peau lissée
Ton plat préféré c’est le silicone carne
Poupée stressée aux formes avariées
Le pays de tes rêves c’est la Silicone Valley

On aura beau s’forcer
On aura beau s’toxer
On fera jamais aussi gonflé
Que tes lèvres botoxées x 4

Poupée gonflée à la peau lissée
Ton plat préféré c’est le silicone carne
Poupée usée aux appâts consommés
Le pays de tes rêves c’est la Silicone Valley

Premier de la Glace

Le jour de ma naissance
J’ai eu trop de la chance,
Quand ma mère m’a caché
Derrière les steak hachés

Depuis j’passe mes journées
Collé au thermostat
Et ma chaîne préférée
C’est la chaîne du froid

Je suis un très très très gentil glaçon
Un peu con je l’étais déjà au fond
Je suis un très très très gentil glaçon
Un peu congelé t’es déjà au fond

Tous les après midis
A l’heure de la récré,
Curling chez mes amis
Les poissons panés

On rit on est heureux
Enfin surtout eux
Moi je peux pas rier
Moi je suis congelé

Je suis un très très très gentil glaçon
Un peu con je l’étais déjà au fond
Je suis un très très très gentil glaçon
Un peu congelé t’es déjà au fond

Ma sœur a profité
D’une panne de courant
Mercredi dernier
Pour fondre discrètement

Elle a quitté sans bruit
L’arrière du bac à glace
Où elle vivait épanouie
A moins quarante-quatre

Elle s’appelait Aglagla
Elle s’appelait Aglagla
Elle s’appelait Aglaë
Elle va bien me manquer

Quand je serai plus grand
Moi j’aurai plein d’enfants
Ça s’ra surement un homme
Il s’appellera Magnum

Et si c’est une fille
Même si j’aime bien les filles
Comme j’suis pas très riche
Elle se pèlera les miches

Tonton

Aujourd’hui Tonton est mort
Son coeur battait hier encore
On l’a r’trouvé près des rosiers
À deux pas de son atelier

Il s’en ira demain matin
Seul vers sa dernière demeure
Sous un marbre bordé de fleurs
Av’nue du Nord cimetière Pantin

Tonton était un homme bien
Un mari comme on n’en fait plus
Un bon collègue un vrai copain
Prêt à tout et même plus…

Aujourd’hui Tonton est mort
Son coeur battait hier encore
Il aura traversé le temps
Loin des soucis loin des tourments

Il s’en ira demain matin
Tutoyer les anges du Seigneur
Au paradis des amateurs
De bonne chère et de bon vin

Tonton était un homme bien
Sûrement le meilleur des pères
Comme hier moi je me souviens
Des étés au bord de la mer

Aujourd’hui Tonton est mort
Son coeur battait hier encore
Il est parti petit bonhomme
Sans fleurs ni justice ni couronnes

Et moi je garde au fond du coeur
Comme une épine comme une croix
En guise de porte-malheur
Des mots qui pèsent plus que leur poids

Tonton était un homme bien
Pour qui le connaissait de loin
Tu n’diras rien à tes parents
Me disait-il en s’éloignant

Alors les dimanches matin
Tandis que Dieu joue les chômeurs
Je vais pisser cimetière d’Pantin
Sur un marbre bordé de fleurs

Par Ici La Monnaie

Messieurs Dames bienvenue pour cette première
Cette soirée pour dire oui au refus de la misère
Grâce à vos dons à votre grandeur d’âme
La France d’en bas secourt enfin la France qui gagne
Vous savez que l’argent ne fait pas le bonheur
Dans trois heures je veux voir exploser le compteur

Plus grande sera votre générosité
Plus confortables leurs parachutes dorés

Le tiers-monde c’est ringard le sida démodé
Pensez plutôt aux riches osez la charité
Quand je pense à tout ce que l’on pourrait faire
Si vous aviez la décence d’être un peu moins sectaires

Renflouer la sécu en taxant les métastases
Sauver l’av’nir des banques en prélevant à la base
100% du budget prévu pour l’éducation
Et j’vous parle même pas de l’effet papillon

Un chômeur en fin d’droits pendu dans le Maine-et-Loire
C’est un trader à New-York qui reprend espoir

Des pauvres j’en ai connus mais des comme vous jamais
Vos oursins dans les poches me dites pas qu’c’est pas des vrais
J’veux pas faire de chantage vous dire combien ils souffrent
Mais voyez cette image d’un patron au bord du gouffre

Il vient juste de comprendre qu’il n’aurait pas d’stock-options
Pour la Porshe 911 des 18 ans du fiston
Vous êtes au moins conscients qu’il peut s’ouvrir les veines
À n’importe quel moment et s’jeter dans la Seine

Si vous l’faites pas pour vous faites le au moins pour eux
J’vous parle de banquiers merde pas de lépreux

La France Du Petit Nicolas

J’ai débarqué un matin de novembre
Dans une France encore en noir et blanc
Avec pour seul bagage l’espoir de vendre
Ma négritude contre un peu d’argent

J’étais le fils du fils du tirailleur Sénégalais
Le Banania dans sa version au balai
Celui qui dit:  » Bwana, tu peux toujours compter sur moi
Je serai les jambes, la main d’oeuvre et les bras. »

J’ai trimé toute une vie bien plus que de raison
Sans Vivaldi au rythme des quatre saisons
Pour gagner mon diplôme de roi des balayeurs
Un salaire de misère, le bruit et l’odeur

On avait pas la carte et pas l’identité
Juste le faciès et droit d’la fermer
On n’avait presque rien et presque pas le choix
C’était ça la France de Petit Nicolas

J’ai vu le jour un beau matin d’avril
Dans une France très  » Touche pas à mon pote « 
Ça sentait plutôt bon la force tranquille
Mais y avait comme un bruit de fond de bruit de bottes

J’étais le fils du fils de l’Homo marteau-piqueur
La Tête de Nègre dans sa version Petit Beurre
Celui qui dit:  » Sidi pour être je serai…
L’arabe qui cache la forêt »

J’ai répondu  » banco  » quand on m’a dit intégration
Mais c’est plus des études non c’est un marathon
Si je serre les dents, aurai-je droit au bonheur ?
Et si je baisse la tête aurai-je l’air d’un chômeur ?

On avait juste la carte mais pas l’identité
Toujours le faciès et le droit d’la fermer
On n’avait presque rien mais rien fait pour ça
C’était ça la France du Petit Nicolas

Qu’importe vraiment le jour de ma naissance
Mon baptême à moi c’est ce bidon d’essence
Et cette voiture qui crame un matin de novembre
La carte d’identité d’une jeunesse France

Je suis le fils du fils de celui qui n’a plus rien
Le mauvais garçon face au Kärcher à la main
Un apprenti Mesrine en culottes courtes
Prêt à dégainer au moindre doute

Il est loin le bon le nègre et l’arabe de service
Les auvergnats, les bons prototypes
Tout ceux qui prient pour qu’il existe encore
Une vie avant la mort

Qu’importe la carte ou même l’identité
Quand on a le faciès et le droit d’la fermer
Quand on a presque rien et rien fait pour ça
Dans la douce France du Petit Nicolas
Qu’importe la carte ou même l’identité
Quand on a le faciès et le droit d’la fermer
Quand on a presque rien et rien fait pour ça
Dans la douce France du Petit Nicolas

Moonboots

Tu mets les Moon Boots
Le pass des 3 Vallées
Tu mets les Moon Boots
Et tu t’en vas skier

Tu prends la perche
En Moon Boots
Dans la poudreuse
En Moon Boots
Tu fais le poule
En Moon Boots
Comme à Ibiza
En Moon Boots

Life is short
But life is life
But life is cool
En Moon Boots x 2

Tu mets les Moon Boots
Le pass des 3 Vallées
Tu mets les Moon Boots
Et tu t’en vas manger

Tu manges la raclette
En Moon Boots
Tu manges la tartiflette
En Moon Boots
Tu manges la reblochonnade
En Moon Boots
Tu manges la pilule
En Moon Boots

Life is short
But life is life
But life is cool
En Moon Boots x 2

Il est à peine 5 heures du matin bébé
Lorsque tu pénètres dans la grange de Courchevelle
Il fait chaud bébé peut-être un peu trop chaud
Et là près du bar tu croises…
Les Bogdanov
En Moon Boots
Johnny et Laetitia
En Moon Boots
Karl Lagarfeld
En Moon Boots
David Guetta
En Moon Boots
Jacky et Michel
En Moon Boots
Philippe Manoeuvre
En Moon Boots
Une meuf de Secret Story
En Moon Boots
Bernard Lavilliers
En Moon Boots
Les Fatals Picards
Sans Moon Boots
Philippe Katerine
En tongs
Et Jean-Luc Delarue
En garde à vue

Life is short
But life is life
But life is cool
En Moon Boots x 2

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Coming Out

Date de sortie : 14 mars 2011
Artiste : Les Fatals Picards

Quand nous avons décidé de la date du shooting photo des visuels de Coming out, Paul nous a dit : « Je suis désolé les gars, c’est impossible pour moi vu que je suis en nazi… ». Comme il était douteux de voir figurer un représentant du IIIe Reich sur cet ode à la tolérance qu’est ce sixième album des Fatals Picards, nous avons décidé de faire poser l’assistante du photographe avec un portrait non compromettant de notre vénéré leader avant de comprendre que, en réalité, Paul était « en Asie ». Je crois que c’est clairement la meilleure anecdote autour de cet album.